6 points à retenir du rapport du GIEC

6 points à retenir du rapport du GIEC

Mon stage se poursuit et je continue d’écrire des articles sur des thèmes qui me tiennent particulièrement à cœur, notamment le changement climatique ! J’ai d’ailleurs, écris un article sur l’éco-anxiété, que je vous invite à lire. Et je me suis dit que parler du dernier rapport du GIEC pourrait être intéressant. J’ai entendu parler du GIEC pour la première fois cette année, et il est vrai que je ne savais pas vraiment en quoi cela consistait avant qu’ils ne publient leur dernier rapport.

Tout d’abord, qu’est-ce que le rapport du GIEC ?

GIEC signifie Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, c’est un groupe de chercheurs réunis par l’ONU qui actualise ses connaissances sur la situation actuelle du réchauffement climatique. Le but étant de proposer des solutions pour lutter contre ce phénomène en abordant les aspects scientifiques, techniques et socio-économiques de la crise climatique.

Le GIEC produit des rapports, publiés tous les 5 à 8 ans.

Ces rapports sont décomposés en plusieurs volets, communiqués au compte-gouttes : 

  • Les bases scientifiques 
  • Les conséquences, l’adaptation et la vulnérabilité 
  • L’atténuation des changements climatiques 
  • Le rapport de synthèse

5 rapports d’évaluation ont déjà été publiés en 1990, 1995, 2001, 2007 et 2013/2014.

Le dernier date du 4 avril 2022, il s’agit du 3ème et dernier volet du 6ème rapport d’évaluation du climat.

La justice climatique MAINTENANT ! - Article du rapport du GIEC

Voici les 6 points à retenir : 

1. Des impacts démesurés pour les populations vulnérables

Cette année, le rapport met en lumière l’aspect de la justice sociale et environnementale. En parlant d’injustice, pour rappel, 10% des plus riches de la planète sont responsables de pas loin de la moitié des émissions de CO2. C’est eux qui d’un autre côté, ont le plus de potentiel pour sauver la planète. Tandis que les 50% les plus pauvres, sont responsables de 15% des émissions de CO2. 

Selon le rapport, les populations qui vont le plus souffrir des dérèglements climatiques sont les pays les plus fragiles d’un point de vue économique, social et institutionnel. Selon une estimation, 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans ces zones vulnérables. Comme par exemple, l’Afrique de l’est, centrale et de l’ouest mais également l’Asie du sud et les petits Etats insulaires.

2. Nouvel objectif : + 3,2 °C

Pourquoi définir une nouvelle limitation ?

Bien que le taux de croissance des émissions de CO2 a diminué entre 2010 et 2019, passant de + 2,3 à +1,3%, les émissions de CO2 sont quant à elles toujours en hausse. Elles augmentent toujours, mais moins. Une augmentation de 12% a été relevée en 2019 par rapport à 2010, et de 54% par rapport à 1990. Ainsi, un nouvel objectif de limitation du réchauffement climatique a été défini à 3,2 °C d’ici la fin du siècle. En effet, celui de ne pas dépasser +1,5 °C s’avère “hors de portée” compte tenu des engagements internationaux actuels. 

3°C, c'est beaucoup ?

Comme ça, ça n’a pas l’air si grave. 3 °C c’est quoi ? On aura juste des étés un peu plus chauds et agréables et peut-être un peu plus longs. Et bien non, car les gaz à effet de serre vont emprisonner plus de chaleur à la surface de la terre. Cela va engendrer des catastrophes naturelles plus fréquentes. Ainsi, il y aura des vagues de chaleur plus intenses, la fonte du permafrost qui cause la montée des eaux, des tempêtes plus meurtrières, et donc davantage de problèmes pour l’agriculture.  Il y aura aussi les risques liés aux pénuries de ressources en eau, ou encore la dégradation des services rendus par les écosystèmes. Un exemple concret ; dans un scénario d’une augmentation de 2°C, un bassin d’eau douce pourrait diminuer de 20%. Une baisse qui entraînerait moins d’irrigation pour l’agriculture et pour la production électrique des barrages.

3. Des investissements coûteux mais essentiels

Il faut investir pour accélérer la transition écologique. Selon le GIEC, les investissements nécessaires coûteraient moins cher que les dommages économiques provoqués par la crise climatique. Le monde doit tripler voire sextupler ses investissements actuels pour freiner les conséquences climatiques. Il faudrait par exemple, investir mondialement, 2 300 milliards de dollars par an entre 2023 et 2052, uniquement pour le secteur de l’électricité. En 2021, 750 milliards de dollars ont été dépensés dans l’objectif de déployer l’énergie verte. Une somme conséquente. Il est estimé que les pays riches investissent 2 à 5 fois moins que ce qu’ils devraient pour la transition écologique, et les investissements des pays en développement 4 à 8 fois moins que nécessaire.

4. Limiter les dégâts : difficile mais pas impossible

Ce dernier rapport est certes impactant et peut être perçu comme démotivateur. Mais il indique que si les gouvernements agissent MAINTENANT il est encore possible de réussir à limiter les dégâts. Selon le GIEC, la production de ciment, d’acier et de plastique est en hausse. Il faudrait, par exemple, limiter dans une certaine mesure ces productions et utiliser lors des processus de fabrication de l’énergie décarbonée.

5. Un changement structurel nécessaire

Chacun a beau faire des petits gestes au quotidien pour limiter ses déplacements, utiliser moins de plastique ou encore consommer en circuit court. Si un changement structurel n’est pas mis en place, ces efforts individuels ne seront malheureusement pas suffisants. 

Pour cela, les spécialistes recommandent une baisse de la demande généralisée. Il faudrait arrêter de produire en trop grande quantité et ajuster la production à la demande, uniquement. Ainsi, cela permettra de réduire en partie la surconsommation. Cela imposera également, des changements dans l’utilisation des infrastructures, des technologies mais également des changements socioculturels et comportementaux. 

6. Un enjeu majeur de coopération

Une notion importante abordée dans le rapport, est celui de la gouvernance. D’après les membres du GIEC, la stratégie la plus efficace à adopter face à cette crise est la suivante : opter pour des négociations stratégiques où toutes les parties prenantes se concertent. Donc à travers une gouvernance plus ouverte, plus décentralisée et démocratique. Il faut réinviter le dialogue entre les citoyens et les systèmes institutionnels pour faire face aux réalités de terrain et aux vulnérabilités sociales. 

Il faudrait réussir à mettre en avant les collectivités locales et communautés locales en leur donnant la parole au même titre que les grandes institutions. Ce qui remettrait en cause la structure politique trop hiérarchisée. Cet enjeu climatique est également un enjeu démocratique, c’est aussi une raison pour laquelle on a du mal à faire bouger les choses. 

En définitive, ce rapport est inquiétant mais n’est pas sans espoir. Il en appelle à l’éveil des consciences autant individuelles que collectives, à travers les politiques mondiales. Et si ces derniers ne sont pas assez efficaces et ne suivent pas les recommandations du GIEC, alors il faut les secouer !

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Cette publication a un commentaire

  1. 1011-art

    En partage, je vous propose de découvrir ma série de dessins en cours de réalisation : “Vanité”, dont le rapport du GIEC est à l’origine : https://1011-art.blogspot.com/p/vanite.html

    Et d’autres dessins en vous baladant sur mon site !

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