Mersea Mersea ou les t-shirts qui sauvent nos océans

La prĂ©servation de la nature et notamment des ocĂ©ans est un enjeu qui nous touche particulièrement. Trop de plastique finit dans les ocĂ©ans, s’immisce dans la chaĂ®ne alimentaire et ce qui va dans les ocĂ©ans va en nous. Nous avons engagĂ© une dĂ©marchĂ© zĂ©ro plastique depuis le dĂ©marrage de GreenMa. Nous utilisons uniquement des bocaux en verre et des recharges en papier kraft 100% papier pour recharger les bocaux de thĂ©s et d’infusions.

C’est pour sensibiliser et pour essayer de faire changer les choses, que nous vous proposons une sĂ©rie d’interviews de personnes inspirantes et engagĂ©es dans cette dĂ©marche zĂ©ro plastique et de prĂ©servation des ocĂ©ans.

Ce premier interview est dĂ©diĂ© Ă  Elsa et Zacharie, les fondateurs de la marque de t-shirts Mersea Mersea aussi beaux que respectueux de l’environnement.

Elsa et Zacharie, les fondateurs de Mersea Mersea

Rapidement, présentez-nous votre parcours, votre marque et ses missions ?

Nous sommes un couple de plongeurs sous-marins véritablement passionnés par les fonds marins. C’est de cette passion et cette envie de les préserver, qu’est née Mersea Mersea, notre entreprise de vêtements engagés. Le cœur de notre projet : pour chaque commande passée, des coraux sont plantés. Nous investissons donc une partie de nos bénéfices pour le financement de projets de restaurations de récifs par une association.

Au cours de nos divers voyages, on a été directement confrontés à la pollution de nos mers et océans. Cela nous rend tellement triste de voir autant de plastique dans nos fonds marins. Les coraux blanchissent de plus en plus au fil du temps. La nature est trop belle pour la voir se détériorer à ce point.

C’est surtout lors de nos voyages en Asie que l’on a pu observer le plus de dégâts et de pollution, notamment à cause du tourisme de masse. Mais nous ne voulons pas non plus rejeter la faute, cela reste un problème global et mondial.

Quel à été votre déclic, qu’est ce qui vous a fait passer du côté engagé ?

C’est clairement l’état des fonds marins et notre connexion avec la mer qui nous a fait rĂ©agir et surtout agir. La plongĂ©e a fait de nous des ambassadeurs de l’ocĂ©an. On connaĂ®t les ocĂ©ans, la vie marine qui y habite et leurs Ă©cosystèmes, cela avait encore davantage de sens pour nous de faire quelque chose. On veut avant tout prĂ©server la faune et la flore marine qui est si belle. 

Un bénévole de leur association partenaire Coralive, entrain de re-planter un corail sur une table de corail

Comment et à quel point, avez-vous changé votre mode de consommation vers un modèle plus durable ?

Alors, quand nous sommes en France nous essayons d’avoir un mode de vie le plus clean possible. On fait attention aux produits que l’on utilise, notamment les produits d’entretien, de cosmétique ou le dentifrice qui génère énormément de micro plastique nocif pour la nature (et pour nous !). Evidemment, on fait attention au tri sélectif et on limite au maximum notre consommation de plastique.

Lorsque l’on voyage, pour des raisons personnelles comme professionnelles, on tente de garder les mĂŞmes habitudes mĂŞme si tout est plus compliquĂ©. Par exemple, on va utiliser des gourdes ou on va privilĂ©gier des courses en vrac, on refuse systĂ©matiquement les pailles en plastique que l’on nous propose. Nous ramassons les dĂ©chets sur la plage.

Au niveau alimentaire, on ne consomme que très peu de viande mais nous se sommes pas végan. On aime beaucoup acheter des aliments en vrac et on préfère acheter local et bio !

Au niveau de notre entreprise, nous faisons de notre mieux pour agir dans le respect de la planète : même si nous ne sommes pas parfaits nous voulons être transparents.

Nous imprimons nos t-shirts Ă  la commande, c’est-Ă -dire que nous n’avons aucun invendu ! Aucun t-shirt Mersea Mersea ne se retrouvera donc dĂ©truit ou brĂ»lĂ© parce qu’il n’est pas vendu comme nous avons pu le voir rĂ©cemment avec de grandes marques de prĂŞt-Ă -porter.

Par ailleurs, c’Ă©tait une Ă©vidence : aucun plastique n’est utilisĂ© pour emballer nos produits.

Enfin nos t-shirts qui sont fabriquĂ©s au Bangladesh et imprimĂ©s en France, le sont dans les meilleures conditions : tout est contrĂ´lĂ© et certifiĂ© Ă©quitable et uniquement avec du coton bio ou des matières recyclĂ©es. Notre idĂ©al serait dans un avenir proche de faire fabriquer nos t-shirts en France bien qu’Ă©conomiquement c’est encore compliquĂ© pour nous. Et puis nous rĂ©flĂ©chissons en ce moment Ă  l’utilisation de nouvelles matières pour nos t-shirts… 

Que pensez-vous de la phrase “consommer c’est voter” ?

On est d’accord avec ça ! Pour nous, voter c’est donner son opinion. Consommer (et mal consommer par la même occasion), c’est aussi donner son opinion. On peut aussi dire que boycotter, c’est voter.

Économiquement on peut faire bouger les choses, si par exemple tout le monde commence à boycotter une grande firme multinationale, cela peut avoir un impact considérable. Encore faut-il (vouloir) changer ses habitudes.

Comment qualifieriez-vous le phénomène des déchets plastiques en mer ? A quel point vous semble-t-il important ?

C’est vital ! Le sujet est ultra important. Tout ce plastique qui se retrouve en mer, se détériore au fil du temps et dégage du micro plastique hyper nocif, qui est mangé par les animaux. Animaux que nous mangeons par la suite. Ce qui va dans les océans, se retrouve en nous.

Pour sensibiliser et faire réagir, on doit souvent mettre en avant le côté santé plus que le côté écologique. On a beau dire, l’être humain est par définition égoïste, il aura tendance à se bouger seulement s’il y a un risque pour lui, et encore..

Au-delà des déchets plastique, le problème de réchauffement des océans n’est pas à négliger. Un ou deux degrés de plus suffisent à perturber les coraux, donc les petites espèces puis les requins, etc. Tout est lié et vit harmonieusement. Avec notre pollution et nos déchets, nous venons tout bouleverser.

MalgrĂ© tout, on reste optimiste ! Il y a de plus  en plus d’initiatives et d’actions mises en place, on y croit !

Photo – Mersea Mersea

Pensez-vous que la société ait conscience des réels impacts de la consommation et de la pollution des déchets plastiques ?

Avec le temps, cela va en s’amĂ©liorant. Mais cela reste quand mĂŞme insuffisant. On prĂ©fère utiliser le terme de non-information, plutĂ´t que parler de dĂ©ni car cela ne part pas d’une mauvaise intention mais plutĂ´t d’un manque de conscience. 

Quand on jette quelque chose à la poubelle, on se débarrasse de nos déchets sans pour autant penser à ce qu’ils deviennent et où ils finissent.

Quels sont vos conseils pour éveiller davantage les consciences face à cette urgence d’agir ?

Personnellement, nous essayons d’Ă©veiller la conscience au travers de nos photos sous-marines (dont certains de nos t-shirts sont inspirĂ©s) ou nos t-shirts Ă  message. Cet article est Ă©galement un bon moyen de faire ouvrir les yeux au plus grand nombre de personnes possible.

Nous prĂ´nons Ă©galement auprès de nos amis et famille, un mode de vie plus simple et sain. C’est dĂ©jĂ  un bon dĂ©but pour vivre dans le respect de la planète. Des astuces il en existe plein, aujourd’hui c’est facile de se renseigner sur Internet ou dans les livres, les comptes Instagram.

Que pensez vous de la politique environnementale actuelle en France au niveau de la gestion des déchets plastiques ?

ForcĂ©ment, la gestion des dĂ©chets en France n’est vraiment pas top et le fait d’exporter une partie de ses dĂ©chets est incomprĂ©hensible. 

La politique environnementale reste intĂ©ressante comparĂ©e Ă  celle asiatique par exemple. On va dire que c’est « moins pire » et que ça avance dans le bon sens mais ça pourrait ĂŞtre mieux. On ne comprend pas pourquoi tout cela prend autant de temps. Il est urgent d’agir.

Un autre point important est qu’il faut arrêter de mettre toute la faute sur le consommateur. Nous ne sommes qu’un maillon d’une longue chaîne. Si nous consommons des produits qui polluent et/ou en plastique, c’est que l’on nous permet de les acheter et que quelqu’un les fabriquent.

Certes, nous pouvons changer nos habitudes de consommation et d’achat de façon individuelle. Mais sans un dĂ©clic et un rĂ©el changement de la part des gĂ©ants industriels, nos efforts seront “noyĂ©s” dans cette pollution omniprĂ©sente. 

Photo – Mersea Mersea

Quels livres, sites, comptes Instagram vous inspirent ?

Mon idôle (Zacharie) est sans conteste, Laurent Ballesta qui est un plongeur et photographe faisant des super reportages à l’étranger !

Sinon, on admire Paul Watson et notamment son livre “ Earthforce – Manuel de l’éco-guerrier” qui est un livre que je conseille Ă  tous.

Sans oublier, l’ONG  “Sea Shepherd” qui oeuvre Ă  la protection des Ă©cosystèmes marins et de la biodiversitĂ©.

Concernant les comptes Instagram qui nous inspirent : 

  • @larevolutiondestortues pour son action dans une transition Ă©cologique sans culpabilitĂ© comme elle le dit elle-mĂŞme
  • @coral.alive notre partenaire
  • @madawhalesharks qui est un projet de recherche et de conservation des requins-baleines Ă  Madagascar
  • @lerouleauu tenu par ChloĂ© et Perrine, deux jeunes que l’on parraine et qui partent Ă  vĂ©lo Ă  la rencontre des acteurs de la gestion des dĂ©chets en France
  • @c.lairdutemps tenu par deux sĹ“urs qui s’engagent pour une vie zĂ©ro dĂ©chet
  • @zerowastehome qui est le compte de BĂ©a Johnson, une française auteur du livre « ZĂ©ro DĂ©chet »
  • Mais encore @jedeviensecolo, @laurainwaterland, etc

On adore aussi les photos de @thebluemartin ou encore @sunrise_over_sea qui savent nous montrer la beauté du monde.

Quelles sont vos prochaines étapes, vos prochains évènements ? Allez-vous sortir de nouveaux t-shirts ?

Cela fait maintenant 3 mois que l’aventure Mersea Mersea a commencĂ©. Notre 1er projet de plantation de coraux verra bientĂ´t le jour aux Maldives grâce au travail des bĂ©nĂ©voles de l’associationcoralive.org notre partenaire. Comme expliquĂ© prĂ©cĂ©demment, une partie de nos bĂ©nĂ©fices vont directement Ă  cette association. C’est comme cela, qu’il nous est possible de contribuer Ă  la restauration des fonds marins.

Nous avons également prévu de sortir de nouveaux t-shirts avec d’autres messages, de nouvelles photos mais aussi de nouvelles matières !

Au niveau des Ă©vĂ©nements, on est malheureusement obligĂ© d’en dĂ©cliner beaucoup car comme nous sommes souvent Ă  l’étranger, il est difficile de pouvoir y assister. On pense notamment Ă  l’exposition  “La mer XXL”  qui a lieu expo Ă  Nantes. On aurait beaucoup aimer s’y rendre mais ce n’est pas toujours possible.

Zacharie et le t-shirt Mersea Mersea  » La vie de ma mer »

Un dernier mot pour finir ?

Consommons intelligemment, soyons les éco-guerriers de notre planète !

Restez optimiste malgré tout, gardez espoir et n’oubliez pas que la planète et la nature nous survivront.

 

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