Alice : son implication chez Surfrider et La Fresque du Climat

Alice : son implication chez Surfrider et La Fresque du Climat

La préservation de la nature et notamment des océans est un enjeu qui nous touche particulièrement. Trop de plastique finit dans les océans, s’immisce dans la chaîne alimentaire. Nous avons engagé une démarche zéro plastique depuis le démarrage de GreenMa. Nous utilisons uniquement des bocaux en verre et des recharges en papier kraft 100% papier pour recharger les bocaux de thé et d’infusions.

C’est pour sensibiliser et pour essayer de faire changer les choses, que nous vous proposons une série d’interviews de personnes inspirantes et engagées dans cette démarche zéro plastique et de préservation des océans.

Ce deuxième interview est dédié à Alice, une grande passionnée de surf et des océans. Elle consacre énormément de son temps et de son énergie à deux associations : Surfrider Foundation Europ et La Fresque du Climat. Nous sommes ravis de partager ses réponses avec vous !

Présentez-nous votre parcours et votre engagement pour les océans.

Je m’appelle Alice Vitoux, j’ai 37 ans et suis passionnée par le surf, les océans… et les combis Volkswagen ! 

Mon diplôme d’ingénieur en poche, j’ai travaillé pendant plus de 10 ans dans les médias en tant que Chef de projet et Manager. Mais après un break pour faire un tour du monde et la naissance de mon fils, j’ai décidé de changer de cap et de remettre du sens dans ma vie professionnelle. Mais vint alors la grande question… Pour quoi faire ? Pour m’inspirer j’ai commencé par m’investir bénévolement dans plusieurs associations dont « Surfrider Foundation Europe » et « La Fresque du Climat« . Je me suis alors plongée dans un sujet aussi passionnant qu’urgent : la protection de notre planète.

Logo de l’association Surfride Foundation Europ

Lectures, conférences, formations, ateliers, j’ai décidé d’y consacrer tout mon temps et de m’y investir professionnellement. Je suis donc devenue Freelance et j’accompagne aujourd’hui des projets à impact positif sur l’environnement. Et bien sûr mon créneau préféré est faire de la sensibilisation pour éclairer sur nos moyens d’agir sur le Climat et l’Océan ! Je suis en particulier en train de lancer un atelier qui s’appelle « La Fresque Océane » qui a pour but d’aider à mieux comprendre les enjeux autour des océans pour que chaque structure, entreprise, collectivité, individu, puisse agir à son niveau.

Logo de l’atelier La Fresque Océane

Quel à été votre déclic, qu’est ce qui vous a fait passer du côté engagé ?

Le mur du Climat. Ce jour où j’ai compris que le monde vers lequel on allait serait très probablement plus sombre que le monde dans lequel on vit aujourd’hui. Alors que chaque génération gagnait en confort par rapport à la précédente, nous sommes en train de changer cette dynamique. Impossible de rester sans rien faire, il faut agir. Maintenant.

Comment et à quel point, avez-vous changé votre mode de consommation vers un modèle plus durable ?

Suite à cette prise de conscience, nous avons changé avec mon compagnon de nombreuses choses dans notre quotidien. Nous avons arrêté de prendre l’avion, revu notre train de vie et nos modes de consommation. Nous sommes devenus pratiquement végétariens et essayons d’acheter plus local, plus responsable et surtout plus sobre en limitant l’achat de produits neufs. Mais nous sommes loin d’être parfaits ! Nous avançons au fur et à mesure et choisissons nos batailles. Nous ne pouvons pas nous battre en même temps sur tous les fronts, alors nous faisons des choix en connaissance de cause.

Que pensez-vous de la phrase “consommer c’est voter” ?

C’est tout à fait juste, les décisions viennent d’en haut mais aussi d’en bas et l’action doit se passer à tous les niveaux. 

Chaque achat a un impact, chaque choix de marque, de magasin, de produit … Et quand de nouvelles marques comme GreenMa se lancent en mettant l’impact environnemental au cœur de ses produits, on se dit que les modes de consommation bougent.

Mais je me permettrais d’ajouter aussi « Travailler, c’est voter ». Car si l’on parle beaucoup de nos modes de consommation, nous avons également un levier ultra efficace, qui est le choix de son employeur et de son métier. J’ai bien conscience que c’est un luxe que tout le monde n’a pas, mais quand c’est le cas, il s’agit de se poser la question de la cohérence. Changer sa consommation dans sa sphère personnelle, oui, mais pourquoi s’arrêter là ? Le choix de notre travail a lui aussi un impact considérable sur notre société. On y passe finalement la majeure partie de son temps et on alimente aussi le système par ce biais.

Comment qualifieriez-vous le phénomène des déchets plastiques en mer ? A quel point vous semble-t-il important ?

Le sujet est important mais je trouve qu’il est encore trop abordé de manière partielle. Le plastique en mer est un véritable fléau qui concerne toute la biodiversité marine, la qualité de l’eau, la santé de l’Océan… et donc la nôtre.

Mais au-delà des images « chocs » de déchets en mer, il faut prendre conscience que l’enjeu du plastique est infiniment plus grand car il est justement minuscule : le plastique, une fois en mer, se fragmente en micro plastiques et devient alors invisible à l’œil nu. Nous ne le voyons plus mais il empoisonne toute la chaine alimentaire marine qui le confond avec du plancton. Impossible de nettoyer les Océans de ce plastique. Il est partout. La solution ne sera donc pas dans le recyclage ou le bioplastique mais dans la réduction à la source. Arrêtons d’en produire autant !

Surfrider – Iniative océans

Pensez-vous que la société ait conscience des réels impacts de la consommation et de la pollution des déchets plastiques ?

Je pense que la société commence doucement à intégrer la problématique du plastique, mais cela reste le haut de l’iceberg. Car si l’on parle du reste… on découvre alors les autres menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’Océan : augmentation de la température de l’eau, acidification, désoxygénation, eutrophisation…

Il est grand temps de prendre soin de la grande bleue, le berceau de la vie sur Terre, si nous voulons continuer d’en bénéficier. Car comme on dit, « pas d’Océan, pas d’humain ».

Quels sont vos conseils pour éveiller davantage les consciences face à cette urgence d’agir ?

Comme vous l’aurez compris, je suis assez pessimiste sur l’avenir, mais j’essaye de rester positive pour conserver mon énergie et mon envie d’agir.

J’entends beaucoup dans les formations que je donne sur le Climat « le problème est tellement énorme, nous ne pouvons rien faire à titre individuel, c’est en haut que cela doit se passer ». Je pense que c’est faux. Cela doit se passer à tous les niveaux si l’on veut avoir une chance que cela ait un impact pour la suite.

Atelier Fresque Océane

Si l’on a l’impression que passer à la lessive fait maison est dérisoire, alors rien n’empêche de passer à d’autres étapes. Pourquoi ne pas tenter la désobéissance civile ? Bloquer des mines de charbon ou des cargos ? S’engager dans une association ou un mouvement politique ? Se former et faire de la sensibilisation à plus grande échelle ? Bref, il y a de multiples moyens d’agir en tant qu’individu !

Dans tous les cas, même si nos actions individuelles n’ont pas l’impact espéré sur notre société, elles nous servent à devenir plus résilient, plus autonome et donc à mieux se préparer aux années à venir

Que pensez vous de la politique environnementale actuelle en France au niveau de la gestion des déchets plastiques ?

La future interdiction des plastiques à usage unique en Europe est une très bonne chose, mais il faudrait aller encore plus loin dans les restrictions. Il n’est plus possible d’avoir autant d’emballage dans nos magasins. Sans aller jusqu’au magasin 100% vrac, interdisons déjà de vendre des biscuits dans des sachets individuels en plastique, de faire des bouteilles d’eau de moins de 50cl ou encore des vendre des sushis avec 3 boites en plastique par menu ! Et pour cela, la réglementation est essentielle, et les associations comme Surfrider font un boulot de dingue pour faire avancer les choses.

Quels livres, sites, comptes Instagram vous inspirent ?

Je dévore en ce moment le livre de Maud Fontenoy « Les mers et les océans », un vrai plaisir pour les passionnés du monde marin. J’aime généralement les livres où des destins s’emmêlent, où les personnages sont pleins d’émotions, de failles ou de complexité. Un de mes préférés, « Mille soleils splendides » de Khaled Hosseini !

Dans un autre registre, j’en profite pour glisser quelques lignes sur mon livre « Learn&Kiff« *, un guide d’inspiration pour voyager autrement. Suite à notre tour du monde basé sur l’apprentissage des cultures locales (nous avons par exemple dansé la samba à Rio, tissé en Bolivie ou encore fabriqué une planche de surf à Hawaï!) , nous avons écrit avec mon compagnon ce livre pour donner pleins d’infos et d’inspiration aux voyageurs qui aimeraient voyager un peu plus hors des sentiers battus et réussir à vraiment aller à la rencontre des locaux. 

C’est d’ailleurs au retour que nous avons pris conscience de l’empreinte carbone de l’avion… la prochaine fois, nous partirons en train ou en vélo 🙂 !

*En vente sur http://learnandkiff.com

Quelles sont vos prochaines étapes, vos prochains évènements ?

Ma prochaine étape est la diffusion de l’atelier « La fresque Océane » dans les collectivités, écoles, entreprises… C’est un outil auquel je crois beaucoup, car de manière très simple mais très ludique, il permet de se reconnecter avec le monde des Océans. 

Et puis j’avance en essayant de mettre à profit mon expérience en gestion de projet avec ma passion pour l’environnement. 

J’anime de nombreux ateliers, et fait de temps en temps des conférences ou tables rondes, on peut me suivre sur les réseaux sociaux. Je travaille d’ailleurs toujours beaucoup pour la « Fresque du Climat » et « Surfrider », on me croise donc souvent lors des évènements de ces associations !

Logo de l’association La Fresque du Climat

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