Je suis Corentin, en stage chez GreenMa depuis maintenant un mois. Cette année, grâce à mes cours, j’ai pu faire une étude qualitative sur la pratique de la seconde main. Et c’est un sujet que j’ai voulu aborder car les valeurs de GreenMa sont en lien avec celles de cette pratique. Le principe étant d’acheter ou de vendre des habits qui ont déjà eu une première vie, donc d’occasion.
Le marché de la seconde main s’est vraiment développé ces dernières années. En effet, il pèse 86 milliards d’euros en Europe, dont 7 milliards en France. C’est donc une pratique de plus en plus répandue. Les friperies sont les commerces de détail qui vendent des vêtements d’occasion et représentent une grande partie de la seconde main. C’est pourquoi je vais principalement vous parler des friperies dans cet article.
Les motivations de la seconde main

Économique
La première raison qui motive les consommateurs à aller en “fripes” est une raison économique.
En effet, acheter des vêtements d’occasion, quand ils sont en bon état, permet d’acheter ses vêtements moins chers. Attention en revanche, avec la démocratisation des friperies car certaines enseignes ou magasins en profitent et jouent sur la tendance en pratiquant des prix similaires aux magasins de prêt-à-porter. Il est donc préférable de se renseigner ou d’aller directement voir sur place.
Éthique
La seconde raison est plutôt éthique.
On le sait, acheter de l’occasion que ce soit pour des vêtements, ou autres d’ailleurs, permet de donner une seconde vie à un produit encore en bon état. De plus, cela évite la surconsommation permanente. Il faut savoir que la consommation de vêtements a doublé ces 15 dernières années. Notre société occidentale est touchée par la “fast fashion”, vous savez toutes ces marques qui peuvent sortir jusqu’à 36 collections par an contre 4 pour les marques classiques. Le leader est bien sûr SHEIN, la marque chinoise star des adolescents, avec ses habits faits à partir de pétrole ou de matières synthétiques tel que le nylon et le polyester. Mais il en existe bien d’autres que vous connaissez, comme Zara, H&M, Mango, C&A, Levi’s… et la liste est encore très longue.
Je tiens à préciser que le but n’est pas ici de pointer du doigt telle ou telle marque mais plutôt d’informer sur le fait qu’il existe des alternatives, meilleures.
Ces entreprises sous-traitent en Chine et en Inde. Des adultes et même des enfants travaillent dans des conditions déplorables avec un salaire de misère, 291€ minimum par mois pour les chinois travaillant dans cette industrie (chiffres datant de 2018). Tandis que les cambodgiens et vietnamiens reçoivent 160€ par mois, et 85€ par mois au Bangladesh. Ces trois dernières années, nous avons beaucoup entendu parler des Ouïghours, ce peuple musulman chinois, où 1 à 2 millions de Ouïghours sont sequestrés et exploités dans des « camps de rééducation ». Et oui nous sommes bien au XXIè siècle, vous ne rêvez pas… Certaines marques de “fast fashion” comme Zara, Bershka, ou encore Calvin Klein ont des filiales qui font manufacturer leurs produits via le travail forcé dans ces camps.
Écologique
Mais la “fast fashion” n’engendre pas que des conséquences sociales. Certaines de ces marques font ce que l’on appelle du greenwashing, c’est-à-dire orienter l’image marketing vers un positionnement écologique alors qu’en pratique ses actions polluent l’environnement. Ces industries ont de réelles répercussions néfastes sur l’environnement. Les productions de coton en Inde utilisent de nombreux produits chimiques qui impactent la santé des agriculteurs sur place. De plus, ces produits polluent les sols et les nappes phréatiques. La création de vêtements pollue et utilise beaucoup d’eau, 4% de l’eau potable mondiale est utilisée pour fabriquer les vêtements. Un exemple concret c’est la fabrication d’un jean, il faudrait environ 11 000 litres d’eau pour en fabriquer rien qu’un, ce qui représente environ 285 douches. Ça fait beaucoup d’eau surtout si le jean finit par être troué au laser pour être “à la mode”.
Bon… je m’égare.


Le style
La quatrième motivation, c’est le style que vous trouverez en friperie. Souvent on y retrouve un style un peu décalé et vintage. C’est souvent ce qui fait la réussite des fripes : le vintage des années 70, 80 et 90. On dit souvent que les courants de mode redeviennent tendance, et bien apparemment cela semble se confirmer. Les consommateurs de fripes aiment le vintage car cela leur permet de trouver des articles uniques, que l’on ne retrouve pas dans le prêt-à-porter, et également de se différencier. C’est d’ailleurs un élément que j’ai pu observer chez toutes les personnes que je connais qui vont en friperie : le fait de vouloir se différencier absolument, tel une quête. Il n’y a bien évidemment pas que du vintage, disons que c’est un atout de vente. Chaque friperie possède son univers, avec son ou ses styles de vêtements et sa déco particulière.
Le dernier avantage des friperie c’est l’accès au luxe. Certaines personnes fan de mode peuvent être attisées par des marques de luxe et les friperies leur permettent d’en obtenir de façon plus abordable. Souvent il s’agit de pièces de luxe vintage.
Mes conseils
Être flexible dans vos idées
Le premier conseil que j’ai à vous donner en matière de friperie c’est que si vous y allez avec une idée précise en tête, vous risquez d’être déçu. Il faut être flexible car vous n’allez pas trouver pile ce que vous cherchez, ou alors ce ne sera pas votre taille, il se peut qu’il y ait un petit défaut sur le vêtement, etc.
Upcyclez, retouchez et sortez la machine à coudre
Si un article vous plaît mais qu’il est trop grand ou qu’il y a des trous, je vous invite à faire de l’upcycling. C’est-à-dire transformer l’article en mieux, l’améliorer, si vous vous sentez de le faire. Cela passe par de la couture, de la retouche ou vous pouvez le laisser entre les mains d’un couturier.
Essayer si vous pouvez
Un autre conseil à appliquer, c’est d’essayer lorsque cela est possible ! Comme les tailles sont uniques, car bien souvent il n’y a qu’un seul exemplaire, il est donc important de savoir si la coupe du vêtement vous plaît. Il faut savoir qu’en friperie, il est très rarement possible de retourner un article et se faire rembourser (demandez aux vendeurs). Et si vous ne pouvez pas essayer l’article en cabine, il y a des techniques comme celle pour les jeans. Mettez la taille du pantalon autour de votre cou, si les deux extrémités se touchent parfaitement, c’est que le pantalon est à votre taille.
Derniers conseils de seconde main
Je vous invite à entrer en contact avec les vendeurs car ils donnent de très bons conseils, sur les matières, les formes, la façon d’accorder les vêtements… Cela peut être très enrichissant. Prenez le temps qu’il vous faut ! “Faire les fripes” comme on dit, peut prendre du temps si vous êtes méticuleux et si vous souhaitez dénicher des perles rares. C’est finalement comme une chasse au trésor. Fouiller partout ! Et la satisfaction d’avoir trouvé une pièce sera encore plus grande.
Où acheter/vendre ?
La seconde main physique
Chaque grande ville possède plusieurs friperies et dans certaines villes comme à Toulouse ou à Marseille, ces friperies sont regroupées au même endroit. À Toulouse et Marseille, elles sont regroupées dans la même rue. Ainsi, si vous partez en week-end ou en vacances il est très facile de se renseigner et d’aller faire son shopping. Marseille possède par exemple des friperies avec des styles variés alors que Toulouse a des friperies avec un style plus axé streetswear.
Il existe aussi des pop-up store de fripes, c’est-à-dire des friperies éphémères souvent placées en centre ville.

La seconde main est également accessible via certaines associations ou sur certains sites comme leboncoin ou le très connu Vinted.
La seconde main en ligne
L'application : Vinted
Vinted est une application exclusivement réservée à l’achat ou vente entre particuliers de vêtements/accessoires de seconde main. Il est nécessaire de se créer un compte pour pouvoir l’utiliser et poster des annonces. Certaines personnes passent exclusivement par cette application pour faire tout leur shopping. Il existe notamment des filtres et une barre de recherche pour trouver de façon plus précise, un article ou une marque en particulier. Il est ensuite possible de discuter avec le vendeur pour poser toutes les questions que vous pouvez avoir sur un produit et parfois négocier le prix d’un article.
Les friperies en ligne
Il existe également des friperies en ligne comme : Imparfaite pour des looks rétro, la Fripe Française, Oldé Paris pour des looks haut en couleur. Si vous êtes plus attiré par la mode étrangère, The RealReal est idéal, si vous cherchez du luxe vintage partez plutôt sur ReSee, sinon pour des articles plus abordables allez fouiller du côté de Asos Market Place, Look Vintage.
Il y a aussi l’application Depop, qui mélange Instagram et Vinted pour trouver des looks très sympa, et où vous pourrez suivre des profils, une bonne façon de trouver de l’inspiration. Cette application va vous inspirer.
Une autre application : Grailed, qui propose plein de marques abordables ou plus axées luxe, et qui fonctionne comme un e-shop classique. Vous pouvez discuter avec les vendeurs dessus.
Retrouvez un tableau récapitulatif à la fin de cet article qui liste certains sites et applications de friperie en ligne.
Ne pas tomber dans la surconsommation :
J’avais envie d’écrire cet article pour montrer qu’il existe des alternatives à la mode d’aujourd’hui. Pleins de façon de créer son style, de retoucher des pièces vintage, de les assembler pour créer des looks toujours plus créatifs. Repenser sa façon de consommer permet d’avoir conscience de nos pratiques de consommation. Grâce à tous les outils que je vous ai donnés comme les friperies physiques, les sites et applications, vous avez toutes les clés en main pour pimenter vos looks en ayant moins d’impact sur l’environnement.
Mais ce n’est pas parce que ces outils sont une façon plus propre de consommer qu’il ne faut pas faire attention. Certes cela coûte moins cher de consommer de cette façon mais il ne faut pas tomber dans le piège de la surconsommation pour autant. Le but n’est pas de s’encombrer de nombreux habits que vous ne mettrez qu’une fois et qui finiront au fond de votre placard. C’est pour ça qu’il est important de faire du tri. Et si vous changez de taille, de style, ou d’envies, je vous invite à revendre ces articles car ils pourront inspirer d’autres personnes. Grâce à Vinted, depop, leboncoin ou même des associations ou des friperies vous pouvez donner des habits que vous n’utilisez pas, pensez-y.

Et vous ? Utilisez-vous de la seconde main ?
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