CAMILLE : LA CUISINE ANTI-GASPI

CAMILLE : LA CUISINE ANTI-GASPI

Voici Camille qui s’est lancée dans l’écriture de son propre blog Camille-se-lance, il y a quelques années. En parallèle, elle s’est engagée dans une association, Zéro Déchet Touraine. En mai 2017, son blog a attiré l’attention d’un éditeur, Rustica, qui lui a proposé de se lancer dans l’écriture d’un livre sur le Zéro Déchet, sorti début 2018. Vous pouvez également la retrouver sur Instagram sur son compte @camilleselance.

QUI ES-TU ?

Je m’appelle Camille, j’ai 40 ans et je travaille dans une entreprise de cartographie. Autrement dit, je conçois des cartes du monde, des cartes routières, etc.

À côté de ça, je suis à fond dans une démarche zéro déchet !

QUELLE CITATION TE MOTIVE ?

J’aime beaucoup ce proverbe africain :

Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin”

Je le trouve très juste. On commence seul avec des petits gestes. On progresse énormément, on s’intéresse à plein de choses. À un moment, on a l’impression de stagner et c’est là qu’on souhaite partager, fédérer à un mouvement, savoir que l’on est pas seul.

C’est d’ailleurs pour ça que je fais aujourd’hui partie de l’association Zéro Déchet Touraine. J’interviens sur des stands, on fabrique nos propres DIY, etc. C’est une expérience très enrichissante !

TON CHEMINEMENT VERS UN MODE DE VIE GREEN

> Depuis quand as-tu entamé cette démarche ?

Je dirais depuis janvier 2016. Je n’étais pas du tout blogueuse à la base. Mon copain, qui me soutient à fond dans ma démarche, est webmaster. Il m’a alors proposé de créer un blog pour que je puisse y écrire des articles. Ils étaient exclusivement dédiés à ma famille, pour leur faire ouvrir les yeux, les faire changer d’avis ou du moins leur apprendre des choses.

Le ton de mon blog se veut bienveillant. Je préfère présenter le zéro déchet comme quelque chose de chouette, de fun et surtout dédramatiser.

> Quel a été le déclic ?

C’est à la fois moment précis et une succession de petits choses.

Je me rappelle avoir vu une vidéo de la L214 où l’on voyait une scène horrible avec des petits poussins se faisant broyer dans un abattoir. J’avais visionné cette vidéo quelques jours après les fêtes, donc après des repas à base de mousson de canard et de foie gras. Ce fut le premier déclic. 

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Je ne me voyais pas devenir végétarienne du tout au tout, mais commencer par changer un peu mes habitudes. J’ai alors limité puis arrêté la consommation de certains aliments. 

De plus, un de mes collègues qui est très écolo, m’avait ouvert les yeux sur l’impact que la consommation de viande a sur la planète. Je n’en revenais pas. 

J’ai continué à me renseigner et chacun de mes changements devenaient un élément de mon quotidien. Je ne consommais plus aucune viande, j’utilisais moins la voiture et privilégiais la marche, je ramassais les déchets que je voyais sur mon trajet, etc.

Enfin, en mars 2016, j’ai pu lire le livre de la famille (presque) zéro déchet et cette lecture a tout changé. Au lieu de ramasser et recycler les déchets, pourquoi ne pas prendre le problème à la source et ne plus en acheter ?

> Comment se matérialise cette démarche dans ton quotidien ?

Mon entourage était un peu froid et méfiant vis-à-vis de ma démarche. Ça leur a fait peur je pense.

Je fais face à des réactions vraiment différentes. 

D’un côté il y a mon chéri et mes amis proches qui sont à fond. Il y a même certains de mes amis qui s’y sont mis “grâce” à moi. C’est vrai que le témoignage d’un ami, d’une personne qu’on connaît est plus impactant que de lire un phrase dans un journal par exemple. On se dit que si mon amie le fait, alors moi aussi.

De l’autre côté, ma famille était méfiante au début. J’ai eu quelques conversations “houleuses” notamment sur la théorie du colibri. On me sortait sans cesse que “tout ça ne sert à rien individuellement”.

Et puis, au boulot, je fais carrément face à des personnes qui se moquent et qui préfèrent épingler certains aspects plutôt que de souligner ce qui est positif. On m’a quand même fait une remarque parce que je prenais ma voiture pour partir en week-end.

Encore une fois, peu importe la personne que j’ai en face de moi, j’opte toujours pour une démarche bienveillante. Il vaut mieux encourager les gens plutôt que de pointer les faiblesses. Si tout n’est pas parfait, ce n’est pas grave.

> Comment cela a-t-il évolué depuis les Héroïnes Green 2018 ?

Je suis un peu moins active sur le blog car j’ai l’impression d’avoir “fait le tour”. Dans mon quotidien, tout s’est stabilisé, j’ai une nouvelle routine et des habitudes bien ancrées.

Je consacre finalement beaucoup de temps et d’implication au sein de l’association. C’est tout nouveau pour moi, je découvre et j’adore ça.

> Quel est ton état d’esprit actuel ?

Je veux être en accord avec moi-même. Même si des fois c’est difficile !

Je passe parfois par les deux extrêmes : optimiste puis réaliste. Sur les réseaux sociaux et via les médias, on est souvent confronté à de mauvaises nouvelles alors ça va vite de se décourager. 

C’est dur de trouver les mots aussi. Ma meilleure amie, qui est maman, s’inquiète beaucoup pour l’avenir de ses enfants. Quels arguments pourraient la rassurer ?

Je pense quand même, que rester positif est la meilleure des solutions. Il faut voir le bon côté quand même, on parle de plus en plus d’écologie aux infos. C’est déjà ça !

TES HABITUDES GREEN

J’aimerais aborder le sujet du gaspillage alimentaire, je ne sais pas si l’on peut parler d’habitude green, en tout cas cela fait partie de mon quotidien !

Comme beaucoup de personnes, j’allais dans des supermarchés, je mettais dans mon caddie des produits sans même me demander d’où ils venaient. Et puis, depuis un an maintenant, je suis abonnée à un panier de légumes bio via une association près de chez moi, qui oeuvre au développement durable et à l’insertion sociale. lls nous livrent dans des sacs en papier, qu’ils récupèrent et réutilisent. Que demander de plus ?

Je sais maintenant comment sont cultivés mes légumes, par qui et surtout, grâce à la page Facebook, je prend conscience que c’est un travail qui peut être épuisant. On se dit alors que c’est bien dommage de les laisser flétrir au fond du frigo ou dans la cuisine. Il y a un véritable travail derrière et des personnes passionnées.

Je suis tombée sur une brochure de l’ADEME à ce propos il y a quelques jours avec ces chiffres sur le gaspillage alimentaire :  “En France, au sein des ménages, cela représente 30 kg par personne et par an (l’équivalent d’un repas par semaine !), dont 7 kg de produits qui n’ont même pas été déballés. Et gaspiller de la nourriture coûte cher : environ 100 euros par personne et par an.” De savoir qu’on jette en moyenne l’équivalent d’un repas par semaine, j’en suis tombée sur le.. à la renverse quoi ! 

Alors forcément, quoi de mieux que des recettes anti-gaspi ? Certaines parties des aliments sont trop souvent jetées ou compostées, alors qu’elles sont tout à fait comestibles et savoureuses.

Je pense tout d’abord à ma recette de pesto à base de fanes de radis, je l’adore et elle est super facile à faire !

> Ingrédients

Pour un bocal d’environ 250 ml, il vous faudra les ingrédients magiques suivants :

  • de la verdure : une botte de fanes de radis (ou de navet, ou de betteraves, voire de carottes), ou un beau bouquet d’orties

  • du “liant” acheté en vrac : deux grosses cuillères à soupe de parmesan et/ou (si vous souhaitez une recette végétalienne) deux grosses cuillères à soupe de pignons de pin (ou de poudre d’amande, ou de noix de cajou)

  • du goût : une grosse poignée d’ail des ours que vous serez allé cueillir dans la nature si c’est la saison, ou une ou deux gousses d’ail normal

  • du sel, du poivre

  • et ce qui fait tout : beaucoup d’huile d’olive (de quoi recouvrir généreusement les ingrédients une fois mélangés)

> Préparation

  • Bien laver et égoutter votre verdure

  • Mettre au mixer avec les autres ingrédients et bien mixer (en mettant l’huile d’olive en dernier pour qu’elle ne chauffe pas trop), jusqu’à obtenir une pâte homogène

Une autre recette que j’aime faire, c’est un bouillon aux épluchures de légumes qui permet d’assaisonner vos plats !

> Ingrédients

  • Environ 400 g d’épluchures de légumes bio coupées en gros tronçons, selon ce que vous avez sous la main : pelures d’oignons, d’ail, épluchures de carottes, de panais, fane de radis, vert de vos poireaux, salade un peu abîmée, radis noir, navet, chou-rave, pieds de brocolis ou champignons, etc. Bref, à peu près tout ce qui part normalement au compost ! Evitez simplement les épluchures de pommes de terres qui contiennent de la solanine, qui peut être toxique.

  • 1 à 2 gousses d’ail selon votre goût (vous pouvez enlever le germe)

  • 1 cuillère à café de gros sel, du poivre

  • Herbes aromatiques (herbes de Provence, thym, romarin, laurier, etc.)

  • Vous pouvez, selon vos goûts, ajoutez du gingembre râpé, du mélange 4 épices, etc.

  • 2 cuillères à soupe d’huile d’olive

  • 2 litres d’eau

> Préparation

  • Dans une grande casserole, faites légèrement chauffer l’huile puis faites-y revenir les gousses d’ail pressées.

  • Rajoutez les épluchures de vos légumes et faites revenir 2 minutes en remuant.

  • Ajoutez le sel, le poivre et les aromates, couvrez d’eau et faites mijoter jusqu’à ce que cela ait réduit presque de moitié (environ 1h).

  • Filtrez votre bouillon ainsi réduit pour enlever les épluchures. Vous pouvez remettre votre bouillon à frémir quelques minutes de plus pour qu’il soit bien concentré.

  • Versez-le dans un bocal pour qu’il se conserve quelques jours au frigo, ou dans un bac à glaçons pour une conservation au congélateur.

!! Attention, ce bouillon liquide ne se conserve pas très longtemps : 2-3 jours maxi au frigo. Une astuce simple pour le conserver plus longtemps : le mettre au congélateur dans des bacs à glaçon pour avoir de petites portions. !!

Bon appétit !

 

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