VANESSA : Le compost a changé ma vie (et mes poubelles aussi)

VANESSA : Le compost a changé ma vie (et mes poubelles aussi)

Voici Vanessa, alias @maison_minimaliste_zerodechet, une maman de 2 enfants qui depuis 2010 a entamé un art de vivre green autour du minimalisme et du zero waste. Comme Julie, j’ai rencontré Vanessa via Instagram. Je suis la construction de sa maison depuis plusieurs mois et ses précieux conseils Zero Waste, toujours très concrets et faciles à appliquer. Vanessa a un compost. La base du Zero Waste pour réduire de façon drastique ses poubelles. Elle vous raconte son cheminement et ses astuces pour réussir et réaliser son premier compost en seulement quelques semaines.

VANESSA – HÉROÏNE GREEN #3

a

Assistante d’éducation (ancienne employée qualifiée dans l’immobilier, reconvertie dans une carrière moins prenante et moins stressante pour pouvoir profiter de ma famille et des choses essentielles qui me tiennent vraiment à coeur)

3 devises qui m’inspirent :

Less is more

Green is the new black

Positive mind, positive vibes, positive life

#sanspression

Dans une démarche green depuis 2010 sans vraiment mettre d’étiquette dessus au début.

Mon cheminement vers un art de vivre green

Le Déclic : 

Au départ, le déclic pour moi s’est fait vis-à-vis des produits ménagers. Un jour, ma fille qui commençait à peine à marcher a ouvert un placard de la cuisine et a commencé à suçoter une capsule de lessive (merci Ariel…) alors que j’étais dos tourné en train de faire la vaisselle!!! Plus de peur que de mal, dans le quart d’heure qui suivait, elle se purgeait, vomissant tripes et boyaux.

Ça a été le premier choc! Une telle proximité avec des produits aussi dangereux me devenait totalement intolérable. Et, dans la semaine qui a suivi, j’ai souvenir d’avoir regardé un reportage sur les perturbateurs endocriniens et ça a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase, l’ultime coup de pied au derrière pour me motiver à changer nos habitudes.

Et ça a été révélateur! Du jour au lendemain, je prenais conscience que le système dans lequel j’évoluais, les habitudes au quotidien que je reproduisais ne me convenait plus. Je refusais que cela soit une fatalité, que l’on soit contraint à l’infini de reproduire les mêmes schémas que nos parents, que ce soit dans les tâches ménagères, notre manière de consommer, de nous nourrir, je ne voulais plus fonctionner de cette manière.

Alors j’ai cherché des alternatives. J’ai essayé d’ouvrir mon esprit à d’autres manières de faire, totalement inédites pour moi (ancienne acheteuse compulsive, reine des promos et bons plans en tout genre) et j’ai constaté que des alternatives existaient, certes, très peu nombreuses et très peu connues à l’époque mais la graine était désormais plantée dans mon esprit.

Juste pour resituer un peu le contexte, à l’époque, l’écologie, la préservation de la planète, etc. c’était clairement pas à la mode (que je n’aime pas cette expression…) comme aujourd’hui. Quand on parlait décroissance, les gens -et moi la première- s’imaginaient tout de suite une sorte d’homme barbu à l’hygiène douteuse vivant dans une yourte. La majorité de la population ne voyait que le côté négatif de cela. Trier ses déchets c’était clairement pas une priorité. Et personne n’avait jamais entendu parlé de Béa Johnson, la gourou du Zero Waste.

En clair, j’ai ramé ^^

Déjà il a fallu finir mon stock de produits (reine des promos vous vous souvenez…), ça a mis beaucoup de temps… 

Quand je voyais arriver la fin d’un produit, je me demandais d’abord si j’en avais vraiment besoin (le combo produit anti-calcaire + produit dégraissant + produit décapant + produit désinfectant + produit désodorisant + produit lustrant était-il vraiment nécessaire?!) et ensuite je cherchais une alternative à ce dont j’avais vraiment besoin. Après la lessive fait maison est venu le nettoyant multi usages, commun à toutes les surfaces de la maison (1 produit sain fait maison = une dizaine de produits différents ultra nocif en moins).

Une fois la machine lancée, tout s’est enchaîné très vite.

Parallèlement à mon acharnement à éliminer le moindre flacon de produit chimique de ma maison pour des raisons d’abord de santé, je me suis mise à m’interroger sur les déchets que cela nous avait permis de ne pas produire. Et c’est là que mon raisonnement s’est étendu à tous les aspects de notre quotidien : notre alimentation, notre hygiène, notre rapport aux objets, etc. 

Ce qui est marrant de constater pour moi après coup, c’est que maintenant, je constate que le cheminement vers une démarche zéro déchet commence en général par l’alimentation. C’est ce qui me paraît le plus simple (et le plus évident) à mettre en place après coup. Pas besoin de fabriquer quoique ce soit. Il suffit de ne pas faire rentrer les déchets chez soi. En achetant en vrac, à allant au rayon découpe plutôt qu’au libre-service, en achetant ses fruits et légumes sur les marchés, etc. Cela ne demande qu’à s’équiper de contenants appropriés (et de cuisiner… 😉 ). Alors que fabriquer ses produits ménagers (et cosmétiques si on va au bout de la démarche), demande du temps, de l’investissement, de la recherche, tester telle ou telle recette, ce qui se révèle parfois être un échec, devoir recommencer, ne pas se démotiver, finir par trouver l’alternative qui nous convienne le mieux, et finalement être tellement fière de soi pour ne pas avoir lâché et avoir trouvé le graal tant attendu (génial pour l’estime de soi 😉 ).

Voilà pour mes premiers pas vers un monde plus sain, en adéquation avec ma philosophie de vie.

Mon entourage :

Cela fait maintenant 8 ans que notre petite famille s’est lancée dans l’aventure. Pour mon conjoint, ça n’a pas toujours été facile. Au début, il était très réfractaire au changement alors je me suis mise à faire les choses toute seule, sans en parler (je m’occupais seule des tâches ménagères et de faire la cuisine donc c’était assez facile de ne pas rencontrer d’opposition).

En revanche, quand j’ai voulu m’attaquer aux déchets et à la nocivité des produits d’hygiène, là les choses se sont corsés. On a donc évolué à deux vitesses pour préserver la paix familiale 😉 . J’éliminais au fur et à mesure les produits non essentiels et générateurs de déchets pour mon usage personnel et celui de ma fille, quand mon conjoint continuait sa vie avec son dentifrice Colgate et son gel douche Le Petit Marseillais. 

A l’heure actuelle, c’est le seul point où j’ai toujours un peu de mal à lui faire changer ses mauvaises habitudes mais il y a quand même eu de nombreux progrès et surtout, une réelle prise de conscience de sa part. 

Pour tous les autres aspects de notre quotidien et les nouvelles habitudes prises (qui ne sont plus si nouvelles à présent… ^^), c’est définitivement acquis pour tout le monde! 

J’ai toujours eu pour principe de faire évoluer les choses comme un jeu. On se fixait des objectifs (éliminer les emballages de pâtes/riz, puis éliminer les pots de yaourt, etc.). A chaque mini challenge réussi, on était super fiers de nous, et ça nous motivait à en réussir d’autres (cercle vertueux).

C’est comme cela qu’aujourd’hui, sans pression ni frustration, nous avons considérablement diminué notre quantité globale de déchets et quasiment totalement éliminé nos déchets non recyclables liés à l’alimentation. Nous sommes parvenus à cela grâce à une manière de consommer totalement repensée, une façon différente de faire nos courses et grâce à notre composteur de jardin qui nous a permis d’éliminer les derniers déchets présents dans notre cuisine.

Il nous reste à nous améliorer sur la quantité de déchets recyclables, encore trop importante à mon goût (le dernier Cash Investigation montre d’ailleurs les limites malheureuses du système) et encore quelques toutes petites choses dans la salle de bains, mais on y arrivera 😉 

Mes astuces pour réussir et réaliser son premier compost en seulement quelques semaines.

Pour en revenir à l’opération Héroïne green, Cécile m’a sollicité pour vous parler de mon expérience de compostage, point essentiel à mes yeux pour réduire le poids de sa poubelle.

Il faut savoir que les déchets organiques d’un foyer représentent entre 30% à 40% du poids de leur poubelle (sacrément plus si, comme moi, vous avez déjà éliminé les emballages).

Lorsque nous avons atteint un rythme de croisière dans notre démarche zéro déchet, j’ai constaté que notre poubelle pesait encore trop lourd malgré nos efforts pour éviter de faire entrer les déchets dans notre maison. En y regardant de plus près, il s’agissait pour une très grande partie d’épluchures de légumes, de trognons ou noyaux de fruits, de coquilles d’oeuf, de marc de café et résidus de thé, de mouchoirs en papier, etc. Tout autant de choses destinées à être transportées et finir incinérées ou enfouies dans la terre alors qu’une alternative saine existe! Il s’agit du compostage.

Quand vous habitez en maison, c’est extrêmement simple à mettre en place, il vous suffit de fabriquer ou d’acheter un composteur de jardin.

Nous possédons actuellement un bac à compost de 600L depuis 3 ans. Mais pendant les 2 années précédant cet achat, nous avons utilisé la méthode du tas au fond du jardin, qui a ses limites il faut bien le reconnaître.

Cela nous a permis de venir à bout des déchets incompressibles du quotidien.

En pratique, j’ai un seau au bord de ma fenêtre de cuisine dans lequel je mets mes déchets organiques de cuisine et de salle de bains. Quand le seau est plein, une fois par semaine en général, je le vide dans le bac à compost situé au fond du jardin.

Pour les a priori, voilà ce que je peux vous certifier après 3 ans de pratique :

  • Le compost ne pue pas!
  • Nous n’avons jamais eu d’invasion de mouches (même l’été)
  • Je fais partie de la team feignasse et je ne m’occupe pas du compost si ce n’est le remplir régulièrement (je le retourne pas le contenu par exemple comme certains le préconise), je le laisse vivre sa vie, c’est aussi simple que cela. 

Pour quelques précisions “techniques”, il est recommandé de veiller au bon équilibre du contenu du compost (autant de matières vertes (fraîches) que de matières brunes (mortes = feuilles, gazon tondu, papier, carton, etc.)) et s’assurer qu’il soit suffisamment humide (mais pas trop) pour permettre aux micro-organismes responsables de la décomposition des éléments d’être efficaces.

En pratique, concernant l’humide de mon composteur, lorsque je fais infuser du thé ou des plantes aromatiques en grande quantité dans une bouteille en verre et que des feuilles restent à l’intérieur, je la remplis à moitié d’eau que je secoue pour décoller les feuilles récalcitrantes et je vide illico l’eau dans mon seau. Idem pour la cafetière à piston dans laquelle reste accroché du marc de café. Sinon, il suffit de laisser son seau dehors quand il pleut, ça humidifie le contenu et permet de décoller et nettoyer plus facilement l’intérieur du seau.

Voilà une liste de ce que vous pouvez mettre dans votre bac à compost :

Le principe général à respecter c’est “ce qui vient de la terre retourne à la terre” donc pour tout ce qui est organique, a priori, il n’y a pas de restrictions. Mais voyons plus en détail :

Déchets de cuisine : Épluchures (même les agrumes et les oignons, tout y passe contrairement aux idées reçues), fruits et légumes abîmés, coquilles d’oeuf, de noix et de moules, marc de café, filtres en papier, restes alimentaires divers qui ne contiennent ni graisse, ni viande (pâtes, riz, pain), feuilles et sachets de thé ou d’infusion, peaux d’agrumes macérés dans le vinaigre (pour le spray nettoyant maison), etc.

Déchets de jardin : gazon tondu, feuilles mortes (exemptes de maladies), mauvaises herbes, etc.

Déchets de maison : Mouchoirs en papier, bouquets de fleurs fanés, sciures de bois, papier journal, carton léger, coton tige biodégradable, cheveux, poils, ongles, litières biodégradables d’animal herbivore (celle de notre hamster y va mais pas celle des chats qui eux mangent de la viande)

Ce qu’il ne faut pas mettre au compost :

– Les déjections provenant d’animaux carnivores ou omnivores (pas de caca de chien, ni de litière de chat)

– Les restes alimentaires contenant de la viande, du poisson ou trop de gras

– Les matières grasses en général

– Les plantes malades (risque de contamination)

Les déchets pouvant aller au compost mais plus long à se décomposer (personnellement je les mets mais si vous souhaitez rapidement faire usage du fruit de votre composteur il est préférable d’éviter) :

– Gros noyaux

– Trognons de choux

– Petits branchages

– Carton épais 

– Ustensiles en bois usagée (manche d’une brosse à dents en bambou ou brosse de cuisine)

Pour la petite histoire, il s’avère que nous déménageons à la fin du mois et j’ai du prendre les devants afin de ne pas laisser un tas de détritus trop visibles au fond du jardin pour les futurs occupants de notre logement actuel. J’ai arrêté de “nourrir” mon composteur il y a 2 mois et j’ai déplacé le bac il y a une semaine pour voir l’état de décomposition de son contenu. J’ai pu constaté que sur les 2-3 cm de surface à peine, seulement quelques éléments n’étaient pas encore totalement éliminés (noyaux d’avocat, quelques coquilles d’oeufs non écrasées). Et en grattant très légèrement, j’ai vu nos amis les vers de terre en pleine action. J’ai été la première surprise par l’importante présence de ces derniers et surtout, la qualité de la terre, semblable à celle que l’on peut trouver en forêt, qu’ils ont pu générer en étant si proche de la surface. 

Et une semaine après avoir retiré le bac et légèrement étalé son contenu sur le sol, on n’arrive à peine distinguer la présence pendant 3 ans d’un composteur à cet endroit (cf. les photos). C’est dire l’efficacité d’élimination (je dirais même de valorisation) de nos déchets organiques! 

En résumé, pour notre cas, le compost n’a que des avantages : en plus de réduire nos déchets, nous pouvons produire notre propre engrais de qualité qui améliore la fertilité de des sols et leur teneur en humus, génial et économique lorsque l’on jardine ou que l’on cultive ses propres fruits et légumes 😉 Alors, convaincu(e)?! 🙂

 

Vanessa

@maison_minimaliste_zerodechet

En accord avec Vanessa, pour ceux qui n’habitent pas en maison, vous pouvez composter en appartement. L’article de Lily Fairly à ce sujet est très complet, elle détaille les 5 composts possible dans cet article dédié au sujet.

Et vous quels sont vos retours sur le compost ? Avez vous déjà essayé ?

Découvrez d'autres articles du journal !

Cet article a 4 commentaires

  1. Nathalie

    J’avais beaucoup d’idées reçues concernant le compost. Je me renseigne de plus en plus sur le sujet, savoir comment mieux consommer au quotidien.
    Après mûre réfléxion, je pense que je vais me lancer début d’année prochaine et acheter un compost pour mettre au fond de notre jardin.
    Je me lance tout juste dans des actions plus réfléchies, en plus de mon recyclage habituel.

    Merci pour cet article très bien détaillé.

  2. Nathalie

    J’avais beaucoup d’idées reçues concernant le compost. Je me renseigne de plus en plus à ce sujet, savoir comment réduire au maximum nos déchets en plus de notre recyclage habituel.
    Merci pour cet article très intéressant.

    Je pense me lancer début d’année prochaine et acheter un compost à mettre au fond de notre jardin.

    J’ai hâte de lire l’article de demain !

    1. Cécile de GreenMa

      Merci Nathalie ! Effectivement le compost a parfois une mauvaise image alors que c’est très simple (surtout quand on a un jardin) et sans aucune odeur. Belle journée

  3. Fanny

    Moi aussi , je composte mes déchets végétaux et je n’y vois que des avantages : beaucoup moins de poubelles et fini les fuites de celles-ci. Franchement, cela ne m’a pas demandé un effort extraordinaire. Merci Vanessa car grâce à vos conseils, je vais ajouter d’autres déchets dans mon compost!

Laisser un commentaire